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Henric de la Cour |
Bon...
On arrête les conneries maintenant. Ca fait une plombe que je traîne mon putain de mal-être de merde à me faire sauter le cerveau certains soirs. Et bien c'est tombé sur vous, tant pis, ce soir je partage façon 2.0.
J'ai dû être un putain de salaud dans mes vies antérieures, baisant à droite à gauche et répudiant femmes et enfants, parce que s'il y a un truc pour lequel je suis abonné c'est de me faire larguer.
Largué avant la naissance par un inséminateur qui réapparaît une seconde fois 13 ans après pour disparaître de nouveau 26 ans plus tard. Un bel enculé.
Largué par la fac où je me suis vautré dans une débauche musicale, préférant concerts et bitures à l’embryogenèse de l'oursin.
Largué par pas mal de gonzesses et ma femme récemment.
Largué par une putain de société où les mensonges médiatiques et politiques rivalisent d'ingéniosité pour mieux nous entuber.
Largué par cette Europe pourrie inféodée aux states, qui asservie les nations.
Largué par une mondialisation où l'humain, tel un poulet en batterie, déshumanisé, dénationalisé, lobotomisé par la télé et nourri à la propagande gonfle le chiffre d'affaire de puissances financières sans scrupules.
Largué par cette campagne présidentielle. Un pantin-présidentiable de plus... Aucun espoir de sortir du carcan de l'alternance, c'est comme l'eurovision, les jeux sont faits, tout le monde s'est mis d'accord, inutile d'envoyer vos sms.
Largué par un pays qui exporte la démocratie à coup de bombes.
Largué mais réaliste : Je suis un privilégié, je bois mon pinard, tape sur l'ordi, écoute ma musique dépressive, je suis au chaud et je ne crève pas la dalle.
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Agent Side Grinder |
Dans ces moments-là, retour aux fondamentaux : musique.
Noire et bien sombre s'il vous plait. Pour gratter là où ça fait bien chialer, pour descendre tout au fond, dans le noir absolu d'une conscience écrasée par une pression insupportable. Se laisser submerger par l'émotion, laisser la musique jouer son rôle de catalyseur, remplacer le raisonné par le ressenti.
Une fois tout au fond, quand on n'est plus qu'une sous-merde, véritable boulette de nerfs endoloris où la moindre pensée fait un mal de chien dans sa boîte crânienne, on fait le switch, on éteint les feux et on se laisse guider par la mélodie. C'est la transe contemporaine, pas besoin de prendre des psychotropes, on finit par se balancer frénétiquement au rythme de la complainte originelle, celle de l'homme-enfant largué par Dieu dans le jardin de la connaissance.
On reste alors là, suspendu, dans une zone bâtarde de l'espace-temps, jusqu'à ce qu'une inspiration, un souffle, un mouvement nous réveille et nous sort de cette catharsis.
Le réveil est rude, on en ressort éprouvé et éreinté.
Posologie : A renouveler tant que le mal-être persiste.
Ce soir les suédois sont à l'honneur. Henric de la Cour (chanteur de Yvonne et Strip Music) et son album solo m'a accompagné dans mon trip pour son côté damnation éternelle sanguinolente. Mais aussi, Agent Side Grinder, groupe industriel post-punk aux relents no future industriels post apocalyptiques pour l'époque pourrie qui sent la guerre et la crise. Hypnotique.
Dracula, Henric de la Cour, Henric de la Cour (2011)
Clinic, Henric de la Cour, Henric de la Cour (2011)
The Screams, Agent Side Grinder, Agent Recording Tape (2010)
Blue Streaks, Agent Side Grinder, Agent Recording Tape (2010)
Wolf Hour, Agent Side Grinder (feat. Henric de la Cour), Hardware (2012)
Eyes of the Old, Agent Side Grinder, Agent Recording Tape (2010)